Sortie 2009 dans les Dombes

« LA DOMBES AUX OISEAUX »

Région encore peu connue, territoire façonné par l’homme au fil des siècles, la Dombes figure parmi les dernières régions rurales de France encore épargnées par les excès du progrès et du tourisme de masse. Avec ses bocages et ses 1200 étangs, elle constitue un havre privilégié en Europe pour des milliers d’oiseaux.

A 120 km. de Genève, entre Bourg-en-Bresse et Lyon, la Dombes est rythmée par les calendriers

agricoles, les pêches traditionnelles d’automne et la nidification des oiseaux.

Avec ses 34’000 hectares, c’est l’un des plus grands complexes français d’étangs, étangs représentant

environ 9’000 hectares.

Il y a environ dix mille ans, la région était un vaste marécage, avec une vie sauvage nullement comparable à celle d’aujourd’hui, car la faune marécageuse diffère sensiblement de celle des étangs.

Comment et de quoi vivaient ici les hommes à l’époque gallo-romaine? Difficile de répondre à cette question.

Ce n’est qu’à partir du Xlème siècle que des hommes commencèrent progressivement à tirer parti de cet immense marécage.

La première mention de la création d’un étang date de 1230, quand Marguerite de Beaujeu fonde la Chartreuse de Poleteins-en-Dombes, sur la commune de Mionnay, et remet aux religieuses un étang.

Puis les moines commencèrent à s’implanter et à défricher cette terre inhospitalière, afin d’y développer l’élevage des poissons. Ainsi, au cours des siècles, la Dombes se modifie et vers l’an 1750, on dénombrera près de 2’000 étangs.

A la Révolution française commence d’interminables polémiques pour obtenir l’assèchement de la terre dombiste, où sévit la Malaria. Saint- Vincent-de-Paul, natif de la région, fut aumônier des galères, puis fondateur de l’Ordre des Filles de la Charité (les sœurs à cornette), proche des pauvres

et des malades, disait dès 1617 : « avec ses hordes malfaisantes de moustiques, c’est une région effroyable, avec une espérance de vie très basse ».

La situation s’améliore lentement et, en 1900, une loi sauve les étangs, le poisson, l’agriculture et l’extraordinaire richesse ornithologique caractérisant la Dombes d’aujourd’hui.

La quasi-totalité des étangs sont des propriétés privées, fermées au public. On évitera de pénétrer sur un étang sans autorisation, mais on peut observer les espèces d’oiseaux depuis les routes et les chemins.

L’agriculture d’aujourd’hui a tourné la page de celle du début du XXème siècle. Aussi, des espèces nicheuses au sol ont régressé à cause des engins modernes.

La chasse, composante économique et culturelle de la Dombes, a en partie contribué à justifier la conservation des étangs. Mais les effets pervers se font sentir, certains étangs n’étant plus que des piscicultures de haut rendement doublées de centres d’élevage de canards standardisés pour les besoins de la cause cynégétique. Résultat: abâtardissement du gibier, pollution génétique, raréfaction des espèces indigènes et saturnisme causé par les cinquante tonnes de plomb déversées annuellement sous forme de grenailles. Ce qui fait dire à certains biologistes que dans la Dombes, le canard peut se chasser, mais pas se manger.

La Dombes: singulier ou pluriel?

Bien des gens disent encore « Les Dombes », ce qui irrite les connaisseurs. L’erreur vient du nom de Villars-les-Dombes, où se trouve le grand parc ornithologique, dont la proposition centrale, empruntée au vieux français: lès ou lez, indique un sens locatif, signifiant « à côté de » ou « près de» .

Au parc de Villars-les-Dombes, on peut assister tous les jours à 15.30 heures, au spectacle présenté par plusieurs races d’oiseaux dressés pour évoluer devant un public regroupé dans un site conçu pour cette présentation originale, en bordure d’étang.

Comme indiqué dans le programme de cette sortie, une fois la Dombes traversée, nous arrivons en Beaujolais dont vous apprécierez, (ou non) la production principale ….

Bonne journée.

Maurice BABEL

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