Historique

COMPAGNIE DES SAPEURS-POMPIERS DE VEYRIER

 

Incontestablement, c’est la doyenne des sociétés de Veyrier, car elle a vu le jour en 1818. En effet, le 16 février de cette année, le Conseil d’État promulgue un arrêté, suite à la loi du 2 février 1821, fixant le “Règlement général de police sur les incendies”. Ce règlement stipule, entre autre, la composition de la compagnie, soit: un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, 2 caporaux et 12 pompiers. Au niveau de l’administration communale, une “commission communale des pompiers” doit être créée, composée du Maire, de 2 Conseillers municipaux, d’un officier ou sous-officier de la Milice résidant dans la commune. Les articles suivants du règlement définissent les charges de ladite commission et les dispositions générales en cas d’incendie ainsi: ” C’est le tocsin qui alertera la population en cas d’incendie, le Maire se rendra sur le lieu de (incendie revêtu de son écharpe, les pompiers trouvant la pompe déjà partie devront la rejoindre sur place”. Ainsi donc, le 15 juin 1825, le Conseil municipal désigne les membres de la commission des pompiers, soit:

  • MM. François Portier, maire
  • Robert-Pierre Bellamy, conseiller municipal
  • Claude Veuillot, conseiller municipal
  • Jean Portier, sous-officier de la Milice
  • Henry Ducret, commandant des pompes

Ce “baptême” officiel entérine une situation de fait remontant déjà à juillet 1818. En effet, à cette époque, M. Jean-Louis Schmidtmeyer, demande qu’à (équipe désignée par le Maire (M. François Portier), soit ajouté le nom de son domestique Henry Ducret. La pompe est livrée en février 1819. IL semble que le hangar lui étant destiné ait posé quelques problèmes, car, dans une lettre datée de 1820, M. de la Fléchére de Veyrier, s’adressant au Maire François Portier, prend parti pour les autorités de l’époque contre le curé qui était intervenu auprès de l’évêque de Fribourg, la pompe semblant “compromettre le respect dû à l’Eglise”, spécifiant qu’il avait engagé quelques frais pour son installation, frais qu’il n’aurait pas (intention de répéter si la pompe devait être déplacée.

Le 30 mars 1822, un immense incendie ravage le village de Monnetier. Les hommes de Veyrier, Maire en tête et transportant la petite pompe, se rendent sur place pour prêter main-forte aux sinistrés. Hommage leur est rendu dans diverses lettres émanant du Conseil d’Etat, de M. Schmidtmeyer, premier syndic, ainsi que de Sa Majesté le Roi de Sardaigne, par (intermédiaire de M. le Comte d’Anderreux, Gouverneur de Savoye (sic); à cette lettre est jointe une somme en argent de 115 francs assignée à la commune.

De 1819 à 1823, différentes acquisitions sont faites, tant pour équiper la pompe que les pompiers; ainsi apprenons-nous que 2 plaques pour les officiers (sans les courroies) coûtent 13 florins, qu’une lanterne pour le service de nuit revient à 6.6 florins; soit un total de 134.4.6 florins. Les archives nous indiquent que (hiver 1826-1827 fut particulièrement froid car un avis de police du 25 janvier 1827 stipule que chaque particulier devra établir:

  1. un dépôt d’eau où il peut présumer que cette eau ne gèlera point,
  2. tenir les chaudières et fourneaux des chambres à lessive prêts à être utilisés,
  3. redoubler de précaution pour éviter tout accident dans (emploi du feu”.

Chaque année a lieu une visite des pompes avec inventaire détaillé de tout le matériel Nous apprenons ainsi qu’il y a une pompe dite à bras de 2 pouces, ligne de diamètre à (intérieur, dont la caisse a une contenance de 250 livres d’eau, 50 pieds de courses de boyaux en cuir, un jet ou lance de recharge en fonte, une couverture, deux clefs pour la pompe, 20 seaux en cuir, une lanterne, etc. Le hangar quant à lui mesure 20 pieds de long, 12 de large et 8 de haut. Il n’y a pas de plafond et le sol est en terre battue. Au cours des inventaires, le nombre de seaux varie, mais il faut relever qu’à cette époque, chaque candidat à la bourgeoisie verse non seulement une certaine somme d’argent, mais doit également fournir 2 à 3 seaux à incendie.

En novembre 1840, le Conseil municipal vote l’achat d’une nouvelle pompe à incendie. Le contrat d’achat est passé en août 1843 avec M, Jacques Chomel aîné, fondeur et tourneur de métaux, pour un montant de 1’700 francs. Le train de la pompe sera fourni par M. François Bolland, charron à Veyrier, pour la somme de 90 francs. Quant au ferrage, il sera fait par M. Jean Ducimetière, maître maréchal à Veyrier, au prix de 215 francs.

En 1849, M. Longchamp fait don de 85 francs comme participation à l’acquisition d’une paire de harnais pour la pompe. Les seaux qui accompagnent les pompes sont toujours en cuir. Ce n’est que dans les années 1860 qu’apparaissent les seaux en fer blanc. En 1858, les pompiers sont dotés de ceintures avec plaques portant le nom de la commune.

L’équipement de la Compagnie se poursuit année après année; en 1860 sur un budget de 3.707,40 francs, il est prévu 50 francs pour l’entretien de la pompe et en 1862, le Conseil vote 400 francs pour (achat de tuniques et de casques, auxquels s’ajoute une contribution de 400 francs de l’Etat.

En 1869, réorganisation de la Compagnie. A cette occasion tout (équipement a été réuni à la Mairie et l’inventaire dressé permet de dénombrer 25 tuniques, casques, ceinturons et 22 sabres et porte sabres livrés par le département militaire.

En 1871, un repas à 2,50 francs par tête groupe pompiers et militaires qui ont effectué le service fédéral aux frontières pendant le dur hiver de la guerre franco-allemande. En 1883, un nouveau crédit de 350 francs est voté pour l’habillement des pompiers.

En 1884, le règlement est modifié en ce sens que l’alerte sera donnée par la petite cloche de l’église au lieu de celle de l’école et que (ordre de sortir la pompe ne peut être donné que par le maire, un adjoint, un conseiller municipal ou, à défaut d’autorité, par le capitaine.

En février 1886 à 4 heures et demie du soir, l’appointé de gendarmerie en poste à Veyrier aperçoit un incendie du côté du temple protestant de Chêne-Bougeries. Cinq personnes se déplacent en toute hâte… pour constater que c’est une fausse alerte.

En 1892, le Conseil municipal demande au Conseil d’Etat une subvention pour l’achat d’une pompe neuve, la construction d’un hangar, la réfection de l’équipement des sapeurs et la confection d’un uniforme pour le capitaine et le lieutenant.

Sous le commandement du capitaine François Berthoud et du lieutenant John Corajod, la compagnie subit en 1893 une nouvelle réorganisation. A l’occasion de l’arrivée au village de la nouvelle pompe, le Conseil municipal vote un crédit de 250 francs pour frais de réception. Dès 1911, l’effectif de la compagnie est porté à 27 hommes et augmente, au fur et à mesure du développement de la commune, pour atteindre 38 hommes. L’électricité fait son entrée au village en 1911. Cela oblige la compagnie à se pourvoir d’un matériel spécial afin d’éviter les dangers des conduites électriques et à créer une section technique.

Dans la lutte contre le feu, l’effort de la municipalité a porté également sur l’installation de nouvelles bouches à incendie et la création, en 1937, d’un dépôt à Pinchat.

En 1950, on procède au renouvellement des uniformes, à l’acquisition de nouveaux chars de courses et, en 1961, à la standardisation de ce matériel Enfin, l’année suivante, des tractations sont engagées pour l’achat d’une échelle magirus. En 1964, la compagnie est dotée d’un fourgon de première intervention, complètement équipé pour le prix de 23’500 francs. L’agrandissement de la Mairie en 1967 nécessite la démolition du hangar à feu et sa reconstruction à (avenue du Grand-Salève. En 1969, après la démission du capitaine Burdet, la compagnie est réorganisée par le nouveau Commandant Francois Chavaz. Selon les nouvelles prescriptions, les sapeurs sont dotés de casques en matière synthétique, de bottes et d’une nouvelle tenue de feu. En 1974, l’équipement est complété du prêt par la protection civile de deux motopompes, de projecteurs et d’outils de pionniers. En 1977, la compagnie est dotée d’un uniforme de sortie.

En 1983, la compagnie acquiert un véhicule de premier secours Mowag B 300 adapté aux nouveaux besoins; et en 1987, des aménagements sont faits au dépôt des véhicules où un local de réunion et d’instruction est créé. Les jeunes sapeurs suivent un entraînement spécial pour intervention avec appareils de protection respiratoire; 30 % de la compagnie devrait être équipé de ces appareils, car de plus en plus, lors de sinistres, la compagnie est confrontée à des émanations de gaz nocifs interdisant toute intervention sans protection spéciale.

Le nombre de sapeurs a beaucoup varié: de 10 jusqu’en 1840, il a baissé à 9, puis 8 en 1843, pour atteindre 28 en 1862. Depuis lors, l’effectif moyen se situe aux alentours de 45 sapeurs.

A notre connaissance et selon les archives de la Mairie, les capitaines des pompiers furent:

  • 1825-1843 Cap. Henry DUCRET
  • 1844 Cap Jean-Etienne NOVEL
  • 1862 Cap Fernand PETIT
  • Cap jean GOTTRET
  • 1875 Cap Jean-Marie BABEL
  • 1893-1900 Cap François BERTHOUD
  • 1900-1920 Cap John CORAJOD
  • 1920-1949 Cap Jules CORAJOD
  • 1959-1970 Cap Victor BURDET
  • 1971-1980 Cap François CHAVAZ
  • 1980-1990 Cap Marc-Henri FONTANEL
  • 1990-1993 Plt Louis GENTILE
  • 1993-1999 Cap Pierre BRIFFAZ
  • 1999-2009 Cap Xavier BABEL
  • 2009-2013 Cap Nicolas MARTIN
  • 2013 -2015 Cap Gilles FORSTER
  • 2015 – 2017 Cap Gilles Forster / Plt Christian COLLOMB
  • 2017    Cap Christophe Zurn

 

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